Je quitte Tokyo rapidement après mon arrivée car je veux me rendre dans les Alpes japonaises avant l'arrivée du froid et de l'hiver. Je prend donc un bus pour me rendre à Matsumoto, point d'entrée des alpes du nord et également connue pour son château, le Matsumoto-Jô. Les petites rues sont trés jolies et le château est fantastique!

Depuis mon auberge de jeunesse, je vais faire mes premières course dans un grand supermarché japonais (à la recherche de provision pour mon expédition de camping des jours qui suivent): c'est assez dépaysant. Du poisson partout, des nouilles de toutes les sortes et des fruits et légumes aux formes étranges. J'achète différentes choses sans jamais vraiment savoir ce qu'elles sont vraiment (et mon beurre de cacahuètes se trouvent être en réalité une sorte de caramel à tartiner). Tout est très organisé, après être passé à la caisse on est dirigé vers des petites tables où se trouve des sacs pour ranger nos achats sans passer trop de temps à la caisse.

De retour à mon auberge, je goûte pour la première fois au Saké avec une Hong-Kongoise habituée du Japon, puis passe ma première nuit sur un tatami. On dirait que les coutumes japonaises de passer son temps pieds nus à manger sur des tables basses et dormir par terre me plaise déjà.

Le lendemain départ pour Kamikochi! Je me rend au camping le plus proche du village et installe ma tente sous la pluie le long d'une rivière bleue turquoise à faire pâlir les rocheuses! Ma tente sent le vieux champignon, souvenir de mon passage humide sur la côte pacifique.

La plupart des autres campeurs sont des monsieur japonais qui campent tous seuls dans leurs petites tentes et se font à manger sur des petites tables qu'ils déplient depuis leur sac de couchage. Ils trouvent tous ça très amusant que je vienne moi aussi camper toute seule depuis le Canada (où beaucoup se sont rendus, principalement dans l'ouest ou j'étais il y a juste quelques jours).


Je me promène dans la vallée alors que les nuages se lèvent lentement. J'ai l'occasion d'observer mes premiers singes, une tribu entière. Le soir j'ai l'occasion d'observer un magnifique coucher de soleil alors que Kamikochi retrouve son calme (la petite ville ne compte pas beaucoup d'hébergement et le dernier bus part à 4h30).

Le lendemain matin, je me lance à l'assaut du mont Yakedake, un volcan actif surplombant la vallée. On m'avait déconseillé d'y aller à cause de la neige et de nombreuses échelles à grimper, mais je suis une personne têtue et je me dis que je peux toujours rebrousser chemin si ça devient trip difficile. Après une nuit froide (il y a de la glace sur ma tente) je me réveille aux aurores et suis donc toute seule sur le sentier. Je vois un panneau qui dit qu'un ours a été vu ici il y a 5 jours. Je commence à sifflotter. Le chemin grimpe raide au milieu d'une forêt dense que le soleil peine à percer. Je suis bientôt trop essoufflée pour continuer à chanter mais me voilà rattrapée par un japonais avec sa clochette à ours. Ouf, je le laisse passer devant. Les premières échelle arrivent. Elles sont bien fixées et semblent solide, je suis rassurée. S'en vient ensuite un pont très mince qui tremble sous mes pas alors que je traverse le précipice. Puis d'autres échelles qui ont l'air de moins en moins solides. Enfin j'arrive à la partie considérée comme la plus effrayante de la marche, une échelle de 6 mètre de haut complètement à la verticale. Je réfléchis quelque minute, mais les vues sur le volcan et ses fumerolles ainsi que mes souvenirs de grimpeuses décident pour moi: je continue.

Le reste de la randonnée, bien que très raide, a été moins effrayant. Les vues sur les montagnes alentours sont splendides, et marcher dans les roches jaunes, et les fumées à l'odeur sulfureuse c'est vraiment chouette. Je n'ai malheureusement pas pu aller jusqu'au sommet complet car il était sous la neige et seul des randonneurs avec des crampons s'y rendaient, mais j'en garderai un super souvenir. Sur le chemin du retour j'aperçois à nouveau une troupe de singe. Les gros mâles sont un peu effrayants...

Le soir j'ai pu profiter du bain chaud de mon camping, première expérience avec cette tradition et je peux vous dire que je suis convaincue. Oui, le concept du bain public et de tremper à plusieurs toutes nues dans un gros bain peut sembler étrange à nos esprits occidentaux, mais après une grosse journée de marche, c'était le paradis.


Mon 3eme jour à Kamikochi je grimpe une autre montagne. La encore chemin très raide et vues incroyables. La forêt est belle, une sorte de mélange entre forêt du Québec (pour les couleurs d'automnes extraordinaires) et jungle. Je sais que le livre de la jungle se déroule en Inde, mais ce matin la, en grimpant dans les cailloux au milieu des rivières, je ne peux m'empêcher de me sentir comme Mowgli!

Avant d'embarquer dans mon bus, je récompense mes efforts de randonnée par une creme glacée au thé matcha, dont les japonais raffolent, et qui est je dois l'avouer plutôt délicieuse.