Je quitte la Thaïlande avec joie, car je n'y ai pas vraiment trouvé mon compte entre les plages couvertes de restaurants, le repos forcé et les autres voyageurs qui ne pensent qu'à faire la fête le soir et des accidents de scooter pendant la journée... Je n'ai pas non plus trop d'attentes sur le Cambodge ayant entendu beaucoup d'avis négatifs depuis que je me promène en Asie (pays apparmeent trop touristique avec des gens peu sympathiques).

Je passe un petit poste de frontière plus difficile d'accès afin d'éviter la confrontation avec les agents d'immigration corrompus apparement prêt à t'interdire l'accès au pays si tu ne payes pas le double dur prix du visa. Je partage le minibus jusqu'à la frontière avec une dizaine de monsieur thaïs venant à la ville frontalière pour jouer au casino pour la journée et une autrichienne ayant entendu les même rumeurs que moi sur les autres postes frontalier. On partage ensuite la route jusqu'à Battambang et les différences entre les deux pays se font immédiatement sentir: le beau goudron thaïlandais laisse place à une route pleine de trou qui se transforme même en route de terre de temps en temps. Les bords de route sont couverts de déchets et les maisons fabriquées en matériau de fortune.

Battambang est une petite ville (pourtant troisieme plus grande du pays) typiquement asiatique avec son grand marché et des rues quadrillées envahies par toutes sortes de véhicules à deux roues. Le lendemain, l'autrichienne et moi partons à la découverte de la région à vélo (dans les petits villages) et en tuk-tuk (pour se rendre à la seule montagne du coin). On fini la journée au pied de la montagne à observer des millions de chauve souris sortir de leur grotte pour aller chasser à la tombée de la nuit.

Réveil aux aurores le lendemain, on s'entasse à l'arriere d'un pick up avec une dizaine d'autres personnes et se let en route pour attaraper le bateau qui nous emmene jusqu'à la ville de Siem Reap, point de chute pour visiter les fameux temples d'Angkor. Je passe la journée assise sur le toit du bateau adossée à la pile de sacs à dos et valises à regarder la vie défiler de part et d'autre de la rivière. Les villages flottants se succèdent avec leurs maisons colorées, barques de pêcheurs et enfants sautillants pour nous crier bonjour avec de grands signes de la main.

Arrivée à Siem Reap, je retrouve Zoé Germain, une de mes meilleures amies de l'école française de Delhi il y a 13 ans, ma plus vieille amie en quelque sorte. Elle fait un stage de 5 mois au Cambodge a vu que j'étais dans le coin sur facebook (les réseaux sociaux se prouvent encore une fois pratique...) et m'a envoyé un message pour que l'on se retrouve pendant sa semaine de vacances. On ne s'est pas vu depuis 9 ans et c'est tout étrange de se retrouver, mais trés vite on rattrappe le temps perdu et redevient les bonnes copines que l'on était à Delhi!

Le lendemain, on part explorer les temples d'Angkor toutes les deux. La encore, j'avaos entendu dire que la beauté du site était gâchée par le tourisme, mais ce n'est pas mon ressenti. Ayant commencé notre exploration sur le tard on y arrive à l'heure la plus chaude de la journée, on marche l'allée du temple principal sous un soleil de plomb et le son assourdissant des cigales. Sous les interminables arches de pierre la chaleur est plus supportable et il n'y a que trés peu de touristes en vue. En fin de journée, on se met en route vers le temple de Bayon, un des plus connu, comptant des dizaines de visages sculptés dans la pierre. La encore, étant proche de l'heure de la fermeture, on y est presque seules et la lumiere du soleil couchant transforme la couleur de la pierre... c'est magique. Les deux jours qui suivent sont passés à explorer les différents temple d'Angkor du lever au coucher du soleil, à vélo et en tuk-tuk (pour les plus éloignés situés à une vingtaine de kms de la ville). On fait de longues pauses au cours de la journée assises sur le rebord des ruines à discuter de tout et de rien. Malgrès la présence d'autres touristes, je trouve que le site n'a rien perdu de sa magie. Au petit matin, on erre entre les batiments dans un silence uniquement brisé par les chants d'oiseaux. Les arbres de la forêt environnante sont majestueux, certains troncs faisant corps avec les murs. On peut passer plusieurs heures à explorer un seul temple, errant dans les ruines à la découverte des bas reliefs tous plus détaillés les uns que les autre. On a pris un pass pour 3 jours de visite et l'on se réveille le 4e jour avec une sérieuse envie d'y retourner.

Le Cambodge me plait beaucoup, ici tout se négocie avec le sourire (des articles vendus sur les marchés au prix sur les menus dans les restaurants), on mange de la baguette tous les matins au petit déjeuner (les traces de la colonisation française persistent) et la vie en général semble joyeuse et paisible.

On embarque alors dans le bus pour Phnom Penh, la capitale du Cambodge qui a la réputation d'être une grande ville désagréable et bruyante.

La encore, les avis des autres sur le Cambodge se montrent trompeurs. Phnom Penh me plaît bien, on explore les marchés, les cafés et les boutiques en tout genre. Des trucs que l'on ne peut faire qu'en ville, et ni l'une ni l'autre n'a vu la ville depuis longtemps.

Samedi nos chemins se séparent. Je décide de rester une journée de plus dans la capitale afin d'aller visiter le musée d'art Khmer qui contient entre autre les plus belles statues trouvées aux temples d'Angkor.

Les provinces du nord

Le lendemain j'embarque dans un minibus en direction du nord du pays et plus précisément, la petite ville de Katie sur le bord du Mékong. Le trajet est incroyablement long, incluant un arrêt chez le garagiste où sont remplacées plusieurs pièces du moteur (rassurant) et de grands détours afin de récupérer plus de passagers ainsi que des colis en tout genre à déposer plus loin. Le minivan est entièrement rentabilisé, comptant plus de passagers que de sièges sur la dernière portion de la route. Le Mékong, que j'avais déjà aperçu depuis Phnom Penh est encore plus majestueux sans les bâtiments pour l'entourer. Je profite de jolis coucher de soleil depuis la terrasse de mon auberge, me promène à vélo sur une l'île juste en face et ai même l'occasion de l'explorer en kayak et de m'y baigner (on oublie qu'il est déjà passé par 4 pays et est probablement incroyablement pollué). Le but de la promenade de kayak étant de pouvoir observer au plus proche les dauphins de l'Irrawady dont il ne reste plus que 200 individus dans le monde, dont 90 aux alentours de la frontière Laos-Cambodge. Ma derniere soirée sur le bord du Mékong, un terrible orage éclate, éclairs et coup de tonnerre se succèdent toutes les minutes et la route se transforme trés vite en rivière. On sort du dortoir et passe une heure à observer le spectacle. Pour la plupart d'entre nous, c'est la première fois que l'on voit la pluie en quelque mois et l'on se sent un peu comme des enfants dans la première neige de l'hiver...

Le lendemain j'embarque dans un nouveau minibus surchargé pour me rendre à Banlung chef lieu de la province du Ratanakiri, heureusement cette fois ci le trajet n'est pas trop long.

Je m'installe dans une petite guesthouse toute en bois où ne logent que des français et où je retrouve une marseillaise rencontrée il y a une semaine à Siem Reap. On loue des vélos et nous mettons en route en direction du lac volcanique de Yaklom situé à 5km de là. Ça fait du bien de se baigner dans de l'eau douce! L'endroit ressemble énormément au gour de Tazenat (pour les auvergnats qui lisent ça) mis à part que l'eau est bien plus chaude et les berges sont couvertes de jungle au lieu des feuillus du centre de la France. À l'entrée du lac se trouvent plusieurs stands vendant de la nourriture; ayant un petit creux, on décide d'acheter un snack ressemblant à un nid d'abeille cuit dans une feuille de bananier sur un petit barbecue - "Honey, honey!" (Miel miel) nous dit la vendeuse. Assise sur le bord de l'eau, on ouvre délicatement notre feuille de bananier, et croque dans un petit bout de la chose: C'est mou, visqueux et ça goûte un peu les tripes.... Nos attentes de petit en cas croustillant au miel tombent de haut!! Une examination plus approfondie nous confirme nos pires craintes: on vient de manger des larves!!! Sur le chemin du retour on s'arrête pour se remettre de nos émotions avec un coconut shake bien trop sucré pour faire passer le goût des larves.

Je passe les jours suivant sur des routes de campagne à la découverte des cascades tantôt en scooter tantôt en VTT, et rentre tous les soirs avec la peau orange de poussière. Les paysages sont splendides, les gens adorablement surpris de voir passer des touristes dans les villages et il n'y fait pas trop chaud ce qui fait vraiment du bien! Sur le chemin de retour vers Phnom Penh, je m'arrête deux jours à Sen Monomorom dans la province du Mondolkiri, aux paysages similaires à Banlung, mais plus accessibles à pied. Je retrouve la grande ville avec joie et profite de l'accés aux marchés et autres magasins afin de faire des provisions pour mon départ dans un coin isolé d'une île tropicale où je m'installe pour travailler 3 semaines.

La bise à tous depuis les cocotiers!