Ce matin, après le petit déjeuner, je dis au revoir à la Danoise avec qui j'ai passé la soirée d'hier et qui continue sa traversée du Vietnam à vélo pendant encore 3 semaines. Ensuite, c'est à mon tour d'enfourcher mon vieux vélo orange loué pour la journée. Je m'élance sur des petites routes de campagne qui m'emmène au travers de forêts de bambous et champs d'orge vert étincelants. En chemin je croise vaches et poulets, ainsi que des paysans qui étalent leur grain sur la route afin de le faire sécher au soleil. Des fabriques de bâtons d'encens exposent leurs créations aux milles couleurs, les étangs sont recouverts de fleurs de lotus et au détour d'un sentier, je tombe sur un mausolée abandonné. Il fait chaud. Très chaud même. 39°C selon la météo. 

Sur l'heure du midi, je m'arrête dans un boui-boui de campagne, commande en pointant du doigt le bol de nouilles que mangent les gens de la table d'à côté et un grand sourire. Ils n'ont vraisemblablement pas l'habitude de servir des touristes et je suis traitée comme une reine. En plus de la soupe délicieuse, on m'apporte du thé glacé et des morceaux de mangues. Ils tiennent absolument à m'installer sur une chaise plus confortable et à poser mes affaires sur d'autres petits tabourets. Je les remercie de nombreux "kam on" (un des seuls mots que je sais dire en vietnamien) et continue mon tour en direction d'un des tombeaux d'empereur grandiloquent. L'Asie ne connaît définitivement pas la sobriété. La route du retour longe la rivière des parfums, qui serpente entre collines verdoyantes et je complète mes 40kms de vélo en faisant un détour pour aller voir une pagode ancienne.

De retour en ville en fin de journée, le traffic se fait dense, mais comme pour la chaleur, je m'y suis habituée. Je slalome entre les motos, évite un bus, double un camion, et vais m'assoir sur le bord de la rivière pour profiter du coucher de soleil. Un jeune étudiant timide vient me voir, il me dit qu'il est en première année d'université, qu'il apprend l'anglais, et que sa professeure lui a suggéré d'aller parler aux touristes pour s'améliorer. Deux de ses amis nous rejoignent, et pendant une heure on échange sur nos pays. Ils me racontent leurs ambitions de devenir guide dans la baie d'Along et de visiter Paris, m'expliquent comment préparer des rouleaux de printemps, et l'on a de grands fou rires lorsque j'essaie de leur expliquer comment prononcer le mot "sauce". Je prend finalement le chemin de mon auberge alors que les premières étoiles apparaissent. 

Sitôt arrivée, Michael avec qui je partage le dortoir me propose de venir manger avec lui, notre troisième colloc' et d'autres de ses amis. J'accepte, fonce à la douche et quinze minutes plus tard me voilà repartie. Michael est un américain de 74 ans qui voyage en continu depuis 5 ans et a pour but de devenir le plus vieux backpacker. Au restaurant, on rejoint une dizaine d'étudiants en médecine des Pays-Bas et de Finlande qui travaillent dans un hôpital à Hué dans le cadre d'un échange universitaire. Au cours du repas, je découvre que Malo, le français de mon dortoir, était à l'école française de Delhi l'année avant que l'on y arrive. Le monde est si petit lorsque l'on commence à voyager!! Les finlandais nous proposent de passer le reste de la soirée avec eux, et après beaucoup de bières, je termine la journée dans une boite de nuit vietnamienne où la musique est trop forte et les gens sur la piste de danse bien trop enthousiastes.

Je dois rentrer en France dans 18 jours? Vraiment?